L’être humain assimile la saveur sucrée à une sensation de bien-être. L’attrait du sucré est à l’origine d’une valorisation inconsciente qui joue un rôle déterminant dans l’édification de son comportement alimentaire.
Dès les premiers moments de la vie, le nourrisson présente une affinité naturelle à aimer le goût légèrement sucré du lait maternel. Une étude effectuée 12 heures après la naissance, a montré que le nouveau-né refuse les liquides qui n’ont pas le goût sucré, même l’eau pure. Ainsi, le sucré joue le rôle de signal d’aliments, bien avant l’avènement de la parole.
La tétée lie l’acte de nourrir avec l’acte d’amour. Satisfait, le nourrisson exprime, par une mimique spécifique, un sentiment de bonheur intime qui chatouille son ego et lui fait découvrir le besoin absolu de l’autre.
C’est par ce réflexe inné qu’il établi la communication avec la mère. Parallèlement, ses mimiques liés au sucré, réconfortent la mère dans son rôle, elle trouve par là, le moyen de contrôler l’alimentation de son bébé.
Caractéristiques physiologiques de la saveur sucrée
Au troisième mois de grossesse, les papilles gustatives responsables du sucré sont fonctionnelles. On a constaté que « le sucré » déclenche le réflexe de succion et de déglutition. On a démontré qu’une injection d’une substance amère dans le sac amniotique arrête la déglutition. Chez le nourrisson, les quantités de liquides ingérés varient selon les goûts. « le salé » diminue la déglutition, le liquide amer déclenche des mouvements de refus, mais le goût sucré fait augmenter la quantité avalée.
Contrairement aux autres saveurs, l’agrément du sucré ne dépend pas de sa concentration, plus cette dernière est élevée, plus le bébé suce goulûment.
La zone d’acceptabilité du sucré dans la bouche, particulièrement sur la langue, est la plus étendue de toutes les saveurs.
La reconnaissance du sucré et sa perception restent inchangées tout le long de la journée.
Le goût sucré est celui des glucides alimentaires. Ce sont les composants énergétiques indispensables au fonctionnement cellulaire. Ces glucides ont l’avantage d’une digestion facile.
Les produits sucrés facilitent des l’acceptation aliments ayant un goût acide ou amère. Ce sont des « passeurs » d’aliments.
A travers les expériences alimentaires de la vie, le sucré gagne une connotation positive, gratifiante. Il devient une preuve de tendresse ou de récompense, de don d’amour ou de sa privation.
Plus tard, les sucreries et autres aliments sucrés sont utilisés comme moyen de pression ou de chantage. Ce qui explique la place du dessert sucré dans le rituel du repas, attestant son bon déroulement.
A l’école, l’enfant apprend à utiliser les bonbons pour développer ses nouvelles relations sociales. Le sucré s’installe au centre du système d’échanges de don et de réciprocité.
Dans le monde ses adultes, la consommation en commun des boissons rafraîchissantes, des gâteaux et du chocolat, fait partie du rituel de l’hospitalité, de l’amitié et de la fête.
En Somme le sucré symbolise le plaisir alimentaire. Il se situe au point où se rencontre nos motivations physiologiques et psychologiques. Il est le premier plaisir à apparaître et le dernier à disparaître. Il est l’éducateur nutritionnel qui structure notre comportement alimentaire.