20/05/2025

Entre nourriture et amour une danse éternelle

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Dans les méandres de l’esprit, les comportements alimentaires et amoureux s’entrelacent de manière fascinante, s’entremêlant dans les strates de l’inconscient collectif et des expériences personnelles réelles. Chaque être tisse à sa manière des récits faits de goûts et d’amour. 

L’homme, par ses instincts guidé cherche à nourrir corps et âme.
Il désire les mets et aspire à partager des moments intimes avec l’être aimé. Ces deux désirs sont stimulés par le moteur hormonal qui équilibre le besoin de survie et la séduction sexuelle.

La société traite l’amour et la nourriture avec des limites oscillant entre liberté et répression. Les lois religieuses ont établi des règles strictes pour chacun d’eux, incluant des interdits alimentaires et des directives basées sur la suppression des passions, allant à l’encontre des penchants naturels qui tendent à suivre les plaisirs sans retenue, supposant que l’instinct pourrait dominer dès qu’un homme et une femme se retrouvent seuls, « le diable sera leur troisième ». Ironiquement, la science moderne a démontré, grâce aux techniques d’imagerie par résonance magnétique, que la proximité avec l’aimé provoque une inondation d’hormones du bonheur dans les zones du cerveau associées au plaisir.

Des comportements entrecroisés dans le parcours de la vie

L’homme est naturellement attiré par ce qui est beau en soi, et le nouveau-né est naturellement porté vers la douceur du sucre qui désigne le premier lien avec l’alimentation. Lors de l’allaitement, la nourriture de l’enfant se confond à sa relation intime avec la mère, et en apaisant la faim, il découvre les plaisirs de manger, la chaleur de l’étreinte et cette odeur rassurante. Cela crée un cercle vertueux de plaisirs simultanés qui devient le fondement de l’apprentissage des arts de l’amour.

L’interaction de l’homme avec la nourriture évolue avec le temps, influencée par des stimuli biologiques comme les taux de sucre dans le sang, de sels, et certaines hormones, ainsi que par de nombreux facteurs psychologiques et sociaux.
La nature a doté l’homme d’une curiosité qui s’accompagne de prudence et de peur. Ainsi, les choix de nos aliments traduisent des messages spontanés qu’il convient de déchiffrer…

Les saveurs sont explorées dès les premières années de vie. Chaque type de nourriture nous procurant une vitalité qui lui est propre, des sensations qu’elle réveille et l’état psychologique qu’elle engendre. Ainsi, nous apprenons que certaines nourritures apaisent la faim, d’autres stimulent la force et l’énergie, ou encore servent pour les les festivités ou pour apaiser les nerfs, voire agir comme aphrodisiaques…
L’imaginaire humain attribue des symboles à certains aliments, où par exemple, le salé mêlé aux arômes des nutriments animaux symbolise la force et la virilité, et le miel évoque la douceur des rencontres et des conversations. Avec le temps, des habitudes alimentaires et des traditions sociales se consolident, intégrant les comportements alimentaires à la culture des peuples.

La table à manger : un champ de partage

Sur les tables, se révèle le théâtre de la vie, où l’on apprend les manières de table dans le cercle familial, et où se partagent rires, marchés et alliances… Les repas deviennent des échos de tendres souvenirs unissant âmes et histoires à chaque bouchée prise.

La danse éternelle 

Aussi, la table devient l’écrin du cœur ferveur où se chuchotent sourires et serments. Les amoureux trouvent dans les saveurs envoûtantes une façon d’exprimer leur amour. Celui qui aime cuisine bien pour l’être cher. Le désir d’un plat appétissant fait saliver, le désir charnel humidifie le vagin de la femme et induit l’érection chez l’homme. 
Quand le chocolat fond sur la langue, il libère des rivières de joie, comme le doux murmure d’une caresse sur une peau soupirant d’envie. 
Dans cet univers où les saveurs rencontrent l’amour nous naviguons entre désir et satiété cherchant à comprendre dans chaque expérience cet éternel bal des sens et des songes.

Nous aimons comme nous mangeons et inversement

La stabilité dans la relation amoureuse peut se refléter dans la manière de manger, un manque d’équilibre dans l’un pouvant indiquer des problèmes dans l’autre. En période de troubles amoureux, on se tourne souvent vers les aliments qui nous rappellent notre enfance, cherchant sécurité et confort.

Les habitudes alimentaires reflètent-elles les schémas des relations amoureuses ?
Peut-on diagnostiquer le comportement de quelqu’un au lit en observant ses manières de table?
Que dire de ceux qui cuisinent lentement, prenaient soin des moindres détails et dégustent leur plat avec attention?  probablement, ils gèrent leurs désirs en prolongeant les moments préliminaires. 
Que dire de ceux qui vivent dans une routine alimentaire ou se gavent sans compter ou trient et répartissent méticuleusement leur assiette, probablement, ils vivent l’amour sans véritable engagement émotionnel ; avec eux, peu de surprises au lit.

Aliments améliorant les capacités sexuelles

Les liens étroits entre nourriture et sexe font penser aux aliments qui stimulent la libido ou soutiennent la virilité. Leur liste est longue et variée. Certains sont évocateurs  par leur forme ou leur texture. Mais scientifiquement, les aliments agissent indirectement quand ils contiennent des nutriments participant à la production de testostérone et d’œstrogène. Par exemple, le zinc présent dans les huîtres et les noix de cajou, la vitamine D activée par le soleil. N’oublions pas les acides gras non saturés présents dans les avocats et les noix. Et il y a aussi, les aliments qui stimulent la circulation sanguine ou ceux riche en antioxydants tels la pastèque, le gingembre, les fraises et la grenade, et des épices. 

L’Alchimie des Saveurs et des Émotions

Dans le sanctuaire des savoirs, se dressent des champs d’étude, des disciplines sont nées pour étudier l’influence des habitudes alimentaires de l’enfance sur les comportements affectifs futurs. 

Les sages murmurent que laisser les enfants explorer librement les aliments, favorise leur développement émotionnel, tandis que l’excès de restrictions peut engendrer des émotions perturbées.
Ils soulignent que la maturité nécessite un équilibre entre la satisfaction immédiate des besoins et le contrôle des désirs.

Dans le tourbillon de la société de consommation, nous mangeons souvent sans ordre ni régularité, et l’amour se déroule au rythme rapide des émotions, la gourmandise se transforme en échappatoire aux frustrations profondes. remettant en question la soumission de l’individu aux règles sociales visant le contrôle et la finesse.

 

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